Je vais bien, je vis le confinement assez facilement. Tout d’abord, j’ai du travail car nous avons maintenu une activité importante en télétravail. Je ne vis pas dans Paris et je profite pleinement de ma famille, d’un jardin et de ce beau temps pour le moment incroyable. Enfin, je me suis remis à la peinture avec beaucoup de plaisir mais malheureusement je suis un peu freiné par le manque de matériel.
Imperial Treasure, Paris - crédit photo : Gilles Trillard
Le confinement est effectivement un temps très particulier. Cette pose dans un rythme de vie hyperactif peut être réellement une opportunité. C’est une introspection sur soi-même et sur l’évolution de notre métier, sur la façon de concevoir les projets de demain.
Il est difficile de me définir, mais je me vois avant tout comme un témoin de mon époque qui retranscrit une société au travers de réalisations. C’est pourquoi je m’intéresse à beaucoup de choses, bien sûr dans le « champ artistique » avec la littérature, le cinéma, la photo, la peinture…mais aussi la sociologie, l’ethnologie, les nouvelles technologies, toutes les matières qui cherchent à décrypter notre environnement. Ma façon d’aborder un projet profite de cette pluridisciplinarité. Je cherche à m’imprégner du projet comprendre l’esprit du lieu, l’histoire, l’architecture, la future place du projet dans la ville, dans le quartier, les attentes du client… les paramètres sont très nombreux mais au travers d’un prisme forcément très personnel. Je les assemble pour définir l’identité propre de chaque réalisation. De ce fait, chaque projet est très différent même si, bien sûr, les personnes averties voient le lien qui les unissent les uns aux autres.
C’est comme toutes les histoires d’amour, la première reste gravée. Je me souviens donc de mon premier hôtel, je n’avais pas 30 ans, j’étais un jeune architecte sans doute marqué par la définition de l’architecture donnée par Le Corbusier : des volumes sous la lumière. Dans ce cadre, la couleur, les matières étaient pratiquement de nouveaux sujets. Ege était déjà à cette époque très présent dans l’hôtellerie et je me rappelle très bien des fameuses cartes couleur à coordonner avec les tissus. Je n’étais guère inspiré par les motifs qui étaient présentés comme incontournables en hôtellerie, mais Ege m’avait aidé auprès de mon client pour utiliser des unis peu fragiles. Je me rappelle avoir choisi entre autres un anthracite qui pourtant à l’époque était loin d’être tendance.
Imperial Treasure, Paris - crédit photo : Gilles Trillard
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